Les injections intravitréennes (IVT)

Les injections intra vitréennes de médicaments sont devenues une pratique courante pour traiter certaines affections de la rétine. Elles permettent dans certains cas une action très efficace sur la maladie oculaire à traiter, tout en minimisant les effets indésirables généraux.
C’est ainsi que l’on utilise largement des injections intravitréennes de cortisone (Triamcinolone Acetonide) dans les oedèmes maculaires et la dégénérescence maculaire liée à l’âge.

 Qu’est-ce qu’une injection intravitréenne (IVT)

Il s’agit d’une piqûre qui est réalisée directement dans l’oeil, à travers la sclère (blanc de l’oeil) dans la cavité oculaire située en arrière du cristallin et que l’on appelle la cavité vitréenne. On utilise une aiguille extrêmement fine, qui pénètre dans l’oeil anesthésié, sans douleur. La piqûre se fait à un endroit où l’on peut pénétrer dans l’oeil sans danger pour les structures oculaires.

Description de l’intervention

Elle est réalisée en position allongée sur le dos ou demi-assise.

  • Anesthésie : l’œil est insensibilisé par l’instillation de collyre anesthésiant.
  • Désinfection : les paupières et la surface oculaire sont désinfectées avec un produit antiseptique pour diminuer le risque d’infection.
  • Installation : le visage est recouvert par un champ opératoire stérile, et un écarteur à paupières stérile est mis en place.
  • Injection intra-vitréenne : L’injection ne dure que quelques secondes On utilise une aiguille très fine introduite à travers la sclère (blanc de l’œil), à un endroit précis où l’on peut pénétrer dans l’œil sans danger pour les structures oculaires.
  • L’injection est indolore et ne dure que quelques secondes.
  • Après l’injection : une instillation de collyre antibiotique est réalisée.

 Evolution post-opératoire habituelle

  • L’œil traité reste indolore dans la très grande majorité des cas.
  • Selon le produit injecté, il peut arriver de voir quelques taches dans le champ visuel, pendant quelques heures à quelques jours, correspondant à la présence du produit dans le vitré (le gel transparent qui remplit l’œil derrière le cristallin). Les taches se résorbent habituellement en quelques jours ou quelques semaines, mais peuvent persister.
  • L’efficacité du médicament injecté sera évaluée ultérieurement par votre ophtalmologiste.
    Les complications

Des complications peuvent survenir et être transitoires ou définitives. Elles peuvent nécessiter un traitement médical ou chirurgical.
La complication la plus fréquente est sans conséquence. Il s’agit de l’hémorragie sous-conjonctivale (le blanc de l’œil devient rouge au niveau de l’injection) qui se résorbe spontanément en quelques jours.
Les autres complications sont très rares, et peuvent survenir malgré les précautions rigoureuses prises par le médecin. Exceptionnellement et comme pour toute chirurgie oculaire, elles peuvent prendre un caractère de gravité pouvant conduire à une perte de la vision, et dans les cas les plus rares à la perte de l’œil :

  • Infection qui se manifesterait par une baisse de la vision, des douleurs et une rougeur de l’œil. Si vous perceviez ces symptômes dans les heures ou les jours qui suivent l’injection, contactez immédiatement votre ophtalmologiste ou le centre hospitalier le plus proche pour être pris en charge sans retard.
  • Elévation de la pression intra-oculaire, nécessitant un traitement médical ou chirurgical.
  • Lésion du cristallin à l’origine d’une cataracte.
  • Hémorragie intra-vitréenne.
  • Décollement de rétine.

Consultations post-injections 
Un contrôle devra ensuite être effectué à 24 ou 48 h, 1 semaine, 1 mois et 3 mois après l’injection.
Les rendez-vous vous seront donnés avant votre départ du service.

Les indications

  • La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) exsudative : La DMLA est une des premières cause de malvoyance des patients de plus de 50 ans. Cette maladie se caractérise par une atteinte de la partie centrale de la rétine appelée la macula. La rétine est le tissu nerveux qui tapisse le fond de l’oeil et imprime les images (un peu comme la pellicule d’un appareil photo). La macula est la région centrale de la rétine. Elle permet la vision des détails (reconnaissance des visages, etc…) et la lecture. Il y a deux formes de DMLA : la forme atrophique (ou «sèche») et la forme exsudative (ou «humide»). La forme exsudative se caractérise par l’apparition de vaisseaux anormaux sous la macula : les néovaisseaux choroïdiens. Ces vaisseaux anormaux ont tendance à exsuder du liquide dans la rétine et à saigner. En absence de traitement, ils sont responsables d’une baisse d’acuité visuelle brutale et importante.
  • Les néovaisseaux choroïdiens dus à d’autres causes, telles que la myopie forte, les stries angioïdes, les choroidites. Ces maladies peuvent toucher des sujets de moins de 50 ans. Là encore, en l’absence de traitement, la baisse d’acuité visuelle est rapide et sévère.
  • Les oedèmes maculaires : l’oedème maculaire est un épaississement de la rétine maculaire. La baisse d’acuité visuelle est alors grossièrement liée à la désorganisation anatomique du tissu rétinien. Les causes les plus fréquentes d’oedème sont la maculopathie diabétique et les occlusions veineuses rétiniennes. En l’absence de traitement, la baisse de vision se fait progressivement et peut devenir permanente.
  • Les proliférations néovasculaires intra-oculaires graves au cours de la rétinopathie diabétique, des occlusions veineuses rétiniennes ou des angiomatoses. En l’absence de traitement efficace la baisse visuelle peut être irréversible.